HUMANITÉ SANS FRONTIÈRES, Panneau 14

traduction: Humanité sans frontières⇒  Grenzenlose Menschlichkeit

UNITED4RESCUE  Exposition Panneau 14

MAISON ALBERT SCHWEITZER GUNSBACH – UN LIEU D´UNE HUMANITÉ SANS FRONTIÈRES    

Jenny Litzelmann

Albert Schweitzer, né à Kaysersberg en 1875, est musicien, philosophe, théologien, médecin et Prix Nobel de la paix. Il vivait dans cette maison à Gunsbach, village de son  enfance, lors de ses retours du Gabon, où il avait construit un village-hôpital, ce qui fit de lui l’un des tout premiers médecins humanitaires.

Ouverte au public depuis 1967, la maison est le siège de l’Association Internationale pour l’oeuvre du Dr Albert Schweitzer de Lambaréné, fondée par lui-même en 1930 et qui a pour mission la diffusion du « Respect de la Vie ». Le musée propose plusieurs visites thématiques qui permettent de découvrir ce personnage aux multiples facettes, ainsi que des activités, expositions, ateliers… pour comprendre cette éthique qu’il voulait transmettre aux futures. générations. La maison est aussi un lieu de recherche et abrite les archives centrales.

Cet « homme de Gunsbach et citoyen du monde » et son épouse Hélène Bresslau, allemande de famille juive, ont été durement touchés par les deux guerres mondiales et dénoncent sévèrement toute forme de nationalisme.

Son oeuvre gigantesque et visionnaire lui a valu le titre de « plus grand homme du monde » en 1947 dans le magazine Life. Avec plus de 250 distinctions, il fut l’un des Prix Nobel de la paix le plus célèbre. Il est mort à Lambaréné au Gabon, dans son village-hôpital, en 1965.

En 1913, Albert Schweitzer et son épouse Hélène Bresslau quittent l’Alsace pour fonder un hôpital à Lambaréné, en pleine forêt équatoriale du Gabon. L’arrivée de ces allemands dans un territoire français est mal vue par l’administration coloniale, qui les suspecte d’être des espions pour le compte de l’Allemagne.

Lorsque la guerre éclate en 1914, ils sont assignés à résidence, mis sous surveillance puis transportés en 1917 dans le sud de la France pour y être internés jusqu’à la fin de la guerre. C’est dans cette période, précisément en septembre 1915, que Schweitzer trouve et développe l’éthique qu’il cherchait pour régénérer cette civilisation en perte de valeurs morales : le « Respect de la Vie ». Il est le premier à penser de façon aussi radicale qu’il n’y aura pas de paix ni d’avenir pour l’Humanité si la civilisation mondiale ne met pas en pratique le respect de toutes les formes de vie. En effet, depuis qu’il est étudiant, Albert Schweitzer est très inquiet de la montée du nationalisme et reproche aux philosophes du 19e siècle d’avoir abandonné la question de l’avenir de la civilisation. Pendant ce temps l’humanité a fait d’énormes progrès matériels mais sans se soucier du progrès des valeurs morales. Parmi ces progrès ont émergé de grandes capacités de destruction de l’environnement, qui, sans être régulées par des valeurs morales, allaient selon Schweitzer se concrétiser.

Albert Schweitzer, photo: Maison Albert Schweitzer GunsbachCe dimanche 1er décembre 1918, Albert Schweitzer, vicaire de la paroisse Saint-Nicolas de Strasbourg, ne se plie pas aux instructions du Consistoire qui demande aux pasteurs de « célébrer dans leur culte la victoire des troupes françaises » et de « la présenter comme conforme à la volonté de Dieu ». Voici ce qu’il préfère dire ce jour-là dans son sermon :
« Les victimes ne forment plus pour nous qu’une seule cohorte, sans distinction d’armes ou de nationalités, ce sont simplement des hommes, unis par l’adversité et la souffrance, qui réclament de nous un engagement. »
« C’est de la négation de toute compassion humaine qu’ils sont les victimes, mceux dont nous évoquons aujourd’hui le souvenir, par-delà toutes les frontières nationales. »

Le même jour, ses beaux-parents, originaires de Berlin et vivant à Strasbourg depuis presque 30 ans, reçoivent un ordre d’expulsion. Chaque personne a le droit d’emporter 40 kilos de bagages, rendez-vous le lendemain près du pont de Kehl sur le Rhin redevenu frontière.
Quant à Schweitzer, il sera mis sous surveillance par la police française.

VOIR→MAISON ALBERT SCHWEITZER GUNSBACH

 

Extraits de La psychopathologie du nationalisme

« Un sentiment national aussi débridé et poussé jusqu’au non-sens que celui qui est né en Europe au XIXe siècle n’a pas d’équivalent dans le passé, chez aucun peuple. Il s’agit vraiment, dans toute l’histoire de l’humanité, de quelque chose de nouveau, qui aura nécessité un mot nouveau, le « nationalisme ».

Par nature, le nationalisme consiste donc en une interprétation pathologique et une transformation de réalités de la vie politique, sur un fond d’idées mégalomaniaques et paranoïaques, produits d’une imagination délirante. Et en opérant ainsi, dans les mentalités, les discours et les actes, le nationalisme ne fait qu’aggraver en permanence la réalité.

Les idées de grandeur d’un peuple deviennent pour les autres peuples un état de fait avec lequel il lui faut compter et qui va renforcer ses propres hantises d’être persécuté. Lui-même agit alors dans le même sens sur ses voisins. C’est ainsi qu’une menace d’abord imaginaire devient une menace effective. L’imagination maladive et la réalité perçue forment un cercle dans lequel des représentations de plus en plus insensées et des situations de plus en plus insensées se corroborent mutuellement, pour inclinerfatalement la politique vers des actions absurdes et des coups de force. »

traduction: Humanité sans frontières⇒  Grenzenlose Menschlichkeit

En alliance avec United4Rescue, la Fondation Deutsches-Albert-Schweitzer- Zentrum et  l´Union des Èglises protestantes d`Alsace et de Lorraine (UEPAL) présentent une exposition documentaire sur le sauvetage en mer et l’aide apportée par les Églises aux réfugiés et aux migrants.



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